Le volontariat international est une aventure humaine et solidaire profondément enrichissante. Cependant, pour les personnes en situation de handicap, cette expérience exige une préparation approfondie, notamment en ce qui concerne les aides techniques et la compatibilité de la mission avec leur état de santé. Dans cet article, nous aborderons les précautions à prendre pour partir en volontariat à l’étranger en sécurité, en soulignant l’importance de la transparence avec l’organisme d’envoi. Nous intégrerons également des anecdotes pertinentes pour illustrer les imprévus qui peuvent survenir sur le terrain.
1. Bien choisir sa destination et son organisme de volontariat
Avant de partir, il est essentiel de vous assurer que la destination et l’organisme de volontariat sont adaptés à vos besoins. Certaines régions du monde peuvent manquer d’infrastructures adaptées aux personnes en situation de handicap, ce qui peut rendre la mission plus difficile à accomplir.
- Accessibilité des infrastructures : Les logements, lieux de travail et moyens de transport sont-ils adaptés ?
- Accès aux soins : Existe-t-il des services de santé adéquats pour répondre à vos besoins spécifiques ?
- Conditions climatiques : Le climat peut-il affecter vos aides techniques ou votre état de santé ?
À ce stade, il est fortement recommandé de demander à l’organisme de volontariat de vous fournir une liste détaillée des spécificités de la mission. Cette liste doit inclure des informations sur vos futures tâches, les conditions de vie (logement, alimentation, déplacements) et l’environnement local. Ces détails sont essentiels pour la suite de votre préparation, notamment pour consulter un médecin et vérifier que la mission est compatible avec votre handicap et vos aides techniques.
La transparence est essentielle
Lors de cette étape, il est impératif de faire preuve de transparence avec l’organisme d’envoi. Ne cachez pas votre condition médicale, que ce soit un traitement, une aide technique, ou un besoin spécifique. Cela pourrait entraîner des situations dangereuses sur le terrain pour vous-même et les personnes qui vous entourent.
Anecdote : La crise de sevrage d’une volontaire
Prenons l’exemple d’Alice, une volontaire qui avait besoin d’un traitement antidépresseur. Avant de partir en mission, elle n’a pas mentionné son traitement à son organisme d’envoi, pensant que cela n’était pas nécessaire. Cependant, une fois sur le terrain, elle a manqué de médicaments et a subi une crise de sevrage brutale. Cette situation a non seulement mis sa santé mentale en danger, mais elle a également altéré la confiance entre Alice, l’association locale et l’organisme d’envoi. Informer son organisme de toute condition médicale permet d’éviter de telles situations et d’assurer un soutien adéquat en cas de besoin.
2. Consulter un médecin généraliste ou un professionnel de santé
Une fois que vous avez toutes les informations nécessaires sur la mission, la prochaine étape consiste à consulter votre médecin généraliste ou un professionnel de santé spécialisé. En partageant avec lui les détails fournis par l’organisme de volontariat, vous pourrez obtenir des conseils médicaux sur la compatibilité de votre mission avec votre état de santé et vos aides techniques.
Votre médecin pourra également vous aider à anticiper les éventuels risques sanitaires liés à la région de destination, comme les maladies tropicales ou les infections locales, qui peuvent avoir un impact sur votre état de santé ou vos équipements spécifiques.
Questions à poser à votre médecin :
- Compatibilité des aides techniques : Votre médecin pourra vous indiquer si vos aides techniques (appareils auditifs, prothèses, fauteuils roulants, etc.) sont adaptées aux conditions climatiques ou environnementales de votre destination.
- Risques sanitaires spécifiques : Certains pays présentent des risques sanitaires particuliers (maladies tropicales, infections, etc.) qui peuvent avoir un impact plus important sur les personnes en situation de handicap. Votre médecin pourra vous informer des précautions spécifiques à prendre et des vaccins nécessaires.
- Suivi médical à distance : Discutez avec votre médecin des possibilités de suivi médical à distance. Avoir un professionnel de santé de confiance qui peut vous conseiller en cas de problème à l’étranger peut s’avérer très utile.
Ainsi, en fournissant à votre médecin toutes les informations nécessaires, vous serez mieux préparé à affronter les défis potentiels sur le terrain.
3. Anticiper les besoins en aides techniques
Une fois que vous avez consulté votre médecin et validé la compatibilité de votre mission avec votre handicap, il est temps de vous assurer que vos aides techniques sont en bon état et que vous avez des solutions de secours en cas de problème.
- Doublez votre matériel : Il est fortement conseillé d’emporter un équipement de rechange. Par exemple, si vous utilisez un appareil auditif, apportez-en un second en cas de panne. Assurez-vous également d’avoir des piles ou des accessoires en quantité suffisante, car il peut être difficile d’en trouver sur place.
- Protégez vos appareils : Investissez dans des housses ou des protections adaptées contre l’humidité, la chaleur ou les chocs, surtout si vous partez dans des régions tropicales ou humides.
- Planifiez l’entretien : Emportez des kits d’entretien pour vos aides techniques. Certains pays peuvent ne pas disposer des produits ou des services nécessaires pour le nettoyage ou la réparation de votre matériel.
Anecdote : L’incident de l’appareil auditif au Togo
Paul, un volontaire malentendant, est parti en mission au Togo. Au bout d’une semaine, son appareil auditif a cessé de fonctionner, probablement à cause du climat tropical et de l’humidité élevée. Cet incident a rendu ses interactions plus compliquées, et il a dû s’adapter en s’appuyant sur la lecture labiale et l’aide de ses collègues. Cette situation montre l’importance de bien protéger ses aides techniques et de prévoir des solutions de rechange.
4. Vérifier les assurances et les services sur place
Avant de partir, vérifiez que vous disposez d’une assurance santé internationale qui couvre les incidents liés à votre handicap et aux aides techniques.
- Assurance santé : Veillez à ce que votre assurance prenne en charge les éventuels soins médicaux, mais aussi le remplacement de vos aides techniques en cas de perte ou de panne.
- Support local : Renseignez-vous sur les services de santé disponibles dans votre pays de destination, et assurez-vous que l’organisme de volontariat est en mesure de vous soutenir en cas de problème lié à votre handicap.
5. Informer l’organisme de volontariat et les équipes locales de vos besoins
Il est essentiel de communiquer clairement avec l’organisme de volontariat et les équipes locales avant votre arrivée. Transparence et communication sont les clés pour garantir une mission sereine.
- Préparer les équipes locales : Informez-les de vos besoins en matière d’accessibilité et d’assistance. Si nécessaire, proposez que des formations soient mises en place pour que le personnel local sache comment vous aider au mieux : ne voyez pas cela comme une contrainte imposée pour les équipes, mais comme une chance pour eux d’en apprendre plus sur une situation de handicap !
- Anticiper les imprévus : Même avec une préparation minutieuse, des imprévus peuvent survenir. Il est donc important de discuter avec vos collègues et vos responsables de la manière dont ces imprévus seront gérés.
6. Se préparer mentalement aux défis
En plus de la préparation logistique et médicale, préparez-vous mentalement aux défis que vous pourriez rencontrer.
- Anticiper les frustrations : Des imprévus peuvent survenir, comme ce fut le cas pour Paul avec son appareil auditif. Ces situations peuvent être frustrantes, mais il est important de rester flexible et d’accepter que tout ne se déroulera pas toujours comme prévu.
- Rester positif : Malgré les défis, le volontariat est une expérience enrichissante. Adopter une attitude positive vous aidera à surmonter les difficultés et à profiter pleinement de votre mission.
Conclusion
Partir en volontariat à l’étranger lorsqu’on est en situation de handicap est tout à fait possible, à condition de bien se préparer. Le rôle de votre médecin généraliste ou d’un professionnel de santé est crucial pour évaluer la compatibilité de votre mission avec votre état de santé et vos aides techniques. De plus, la transparence avec l’organisme de volontariat est indispensable pour éviter des situations dangereuses, comme l’a montré l’anecdote d’Alice. Une bonne planification et une communication claire avec l’association vous permettront de vivre une expérience sereine et enrichissante.
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